Concert de lancement du Kitgut Quartet
Aux origines du quatuor – Chapitre I : Haydn et l’Angleterre
Concert présenté par Emuna
Amandine Beyer et sa nouvelle aventure musicale: Le Kitgut quartet
Aucun oracle n’aurait prédit la réunion de ces quatre musiciens aux profils si variés et contrastés. Mais après un projet de circonstance, l’évidence est là : Amandine Beyer, Naaman Sluchin, Josèphe Cottet et Frédéric Baldassare créent en 2015 le Kitgut Quartet, sur instruments d’époque. Forts de leurs expériences de chambristes, ils mettent en commun leur désir de faire vivre sous leurs archets les grandes oeuvres du répertoire, ainsi que les curiosités et les oubliées, dans une tradition empreinte de liberté, d’enthousiasme et de partage.
Les Kitgut s’intéressent aux prémices du quatuor à cordes en 3 chapitres autour de la première école de Vienne.
Le premier tome comprend un des quatuors dits « londoniens » de Haydn (op 71 n° 2), un chef-d’oeuvre du genre, ainsi que des pièces d’une modernité intrigante de Purcell, la folie de Locke, ou les airs irlandais de Playford !
Pot d’après concert avec les musiciens !
Interroger les origines du quatuor à cordes c’est renouer avec une pratique sociale aux antipodes de l’academisme figé des salles de concerts et des enregistrements en studio. C’est, en effet, comme métaphore de la conversation que la musique de chambre se développe au XVIIIe siècle dans le même contexte privé des salons. Comme divertissement, elle revêt la même part d’imprévu et d’improvisation qui garantit l’interaction entre les protagonistes et la participation active des auditeurs. Ainsi, à l’heure où le quatuor n’a pas encore fixé sa forme, il est déjà fortement goûté, non pour l’intellectualité́ et l’abstraction qu’on lui prêtera plus tard comme parangon de la musique pure, mais comme substitut d’un dialogue animant des voix individuelles qui réagissent les unes aux autres dans la spontanéité de l’instant.
Jeanne Roudet, musicologue à la Sorbonne